À la croisée des chemins

Grenoble a repris l'entraînement hier avec un groupe de 18 joueurs, seulement renforcé pour l'instant, du défenseur serbe Zoran Rendulic.

Le lieu n'a pas changé. Le décor si! En plein coeur de Grenoble, sur son traditionnel terrain d'entraînement, relifté à l'intersaison, le GF38 est rentré dans une autre cour. Celle où les caméras cherchent le bon emplacement, celle où l'on scrute le moindre visage, celle où le premier footing autour du stade est applaudi par une bonne centaine de supporters.

Maintenant, le mercato...
Ceints du maillot rouge siglé Nike, leur nouvel équipementier, Mécha Bazdarevic et son adjoint, Stéphane Gilli tâtent la pelouse fraîchement tondue, accueillent les dix-huit joueurs présents pour cette reprise, puis le maire de Grenoble, Michel Destot, pour un échange d'amabilités de circonstance : "Quand je suis devenu maire (en 1995), nous étions en 5e division. Aujourd'hui, Grenoble est en première et vous y êtes pour beaucoup, et je vous remercie d'avoir toujours regardé l'avenir." Réponse au premier magistrat de Bazdarevic : "C'est moi qui vous remercie." Idylle mode d'emploi à la sauce ballon rond.

Idylle? Pas encore. Car Grenoble est forcément en retard. Accepté en Ligue 1 jeudi dernier après plusieurs péripéties auprès de la DNCG, le GF38 est encore loin d'avoir modelé son effectif, qui comptait hier un retour de prêt (Giroud) et plusieurs joueurs sur lesquels Grenoble ne comptait guère l'an passé, et pas du tout cette saison... "Oui, on va en partie s'appuyer sur un groupe qui a bien fonctionné l'an passé, qui a franchi un cap, mais il faut absolument que des joueurs arrivent (lire ci-contre) souligne le coach. Certains éléments peuvent être séduits par la ville, le club, le stade, mais au final, les joueurs sont d'abord attachés à l'aspect financier. Or, nous ne sommes pas très, très riches, il faudra trouver les bonnes opportunités ou les joueurs prêts à se relancer."

Wimbée : "Les joueurs font marcher la concurrence"
Faute de pétrole, le petit poucet grenoblois devra donc avoir des idées pour se maintenir. "Pour un club qui monte, ce n'est pas évident d'attirer des joueurs, rappelle le capitaine Grégory Wimbée. Le fossé des salaires est conséquent entre les deux niveaux (du simple au triple, ndlr) , notre budget est plutôt petit et les joueurs font marcher la concurrence jusqu'au dernier moment."
A l'abri de son bureau, et en l'absence du président Watanabe qui ne s'est pas montré alors qu'il était à Grenoble hier, le manager Hidetaka Ubagaï mène le bal. C'est lui qui procède aux négociations (serrées) qui devraient conduire plusieurs éléments à rejoindre le groupe d'ici au stage à Vittel (4 juillet). "C'est une période charnière pour que la saison soit réussie" dit Wimbée.
Ligue 1, épisode 1...

Jean-Benoît VIGNY
Paru dans l'édition 38H du 27/06/2008 (99890)