par La Rédaction du DL | le 19/08/08Leaders du championnat après leur succès face à Rennes, les Grenoblois refusent de s'enflammer. Trop conscients de la fragilité de leur nouveau statut, surtout avant un déplacement délicat à Gerland, face au septuple champion de France Lyon. La cité alpine baigne dans une douce euphorie
depuis dimanche soir. L'ivresse d'une place de leader de Ligue 1 que rien ne
laissait transparaître avant ce début de championnat. Car qui aurait parié sur
ce scénario un peu fou, mais tellement frais en cette fin d'été ? Ce GF38 revenu
de nulle part, qui, au soir d'une défaite face à Nantes (0-1) le 10 mars
dernier, comptait 12 points de retard sur la troisième place, dernier ticket
pour l'accession à l'Élite. En l'espace de 5 mois, le club isérois a changé de
dimension, avec en bouquet final cette place de leader.
Stéphane Gilli : "Rennes, c'est derrière nous"Ça, c'est pour le côté stras et paillettes. Mais au bord de l'Isère, le staff
sportif comme les joueurs refusent de bomber le torse. Trop conscients de la
précarité de la situation et pas forcément prêts à s'avancer avec un nouveau
costume de prétendant à autre chose que le maintien. Stéphane Gilli, l'entraîneur adjoint et fidèle
lieutenant de Bazdarevic va dans ce sens : "Dès ce matin, on passe à autre
chose. Rennes est derrière nous, point final. L'euphorie, si elle doit arriver,
ce sera à la 38e journée à condition de se maintenir. On prend six points en
deux matchs, évidemment que c'est bien mais si c'est pour être décroché dans
trois ou quatre journées, ça n'aura servi à rien." Un rappel à l'ordre bien reçu
par le reste des troupes, à l'image de Milos Dimitrijevic, le milieu de terrain
grenoblois : "On sait que la saison va être longue. On a fait le maximum lors de
ces deux matchs et on est aujourd'hui leader. Mais c'est anecdotique."
Un jeu plus completAu-delà de l'aspect comptable, idéal pour le promu, c'est surtout le jeu
déployé, notamment en première période, qui laisse entrevoir des jours radieux.
Face à des Bretons peut être émoussés par leur match en coupe de l'UEFA face à
Stabaek (1-2), les Isérois ont déployé un jeu intéressant, bâti sur l'alternance
entre le court et le long. Après le 4-5-1 couché en début de rencontre à
Sochaux, Bazdarevic est revenu aux fondamentaux, avec un 4-4-2 plus adapté à
cette équipe grenobloise, où Batlles s'est encore une fois distingué comme
métronome en milieu axial, avec deux pointes remuantes que sont Akrour et
Moreira. Résultat, un football intelligent et agréable, que Grenoble n'avait pas
offert jusque-là à son public. "On a fait des attaques placées, c'était assez
complet dans le jeu. La prestation collective en ressort grandie", ajoutait
Dimitrijevic. Rien à voir avec Sochaux, où Grenoble doit plus son salut à une
fin de partie totalement folle qu'à une rencontre dominée et construite. Cette
fois-ci, la maîtrise était alpine et c'est idéal comme base de travail, surtout
avant le choc qui se dessine samedi soir face au voisin lyonnais.
"La pression pour ce match ? Si on perd c'est normal, personne ne nous en voudra.
Prendre un point ou plus, ça ne sera que du bonus. Et on ne s'en privera
pas...", concluait Stéphane Gilli. "Ensemble, gagnons les sommets" clame la
devise du club. Le déplacement dans la cité rhodanienne prend quand même des
allures de cime abrupte.
STADE DES ALPES : BILAN8 matchs : 6 victoires, 2
nuls
10 buts marqués, 1 but encaissé
3 penaltys tentés, 3 râtés