Face à Sochaux, Grenoble va savoir

Plus petit budget du championnat, Grenoble aborde la saison en promu néophyte mais sans complexe. Rassurés par des matchs de préparation encourageants, les joueurs isérois piaffent d'impatience avant de se situer dans ce championnat de Ligue 1. Ce premier déplacement dans le Doubs devrait leur livrer des bribes de réponse.

Dans l'absolu, Grenoble n'a rien à perdre. Vingtième budget de L1, le GF 38 est condamné de manière quasi unanime à terminer vingtième. En somme rien de plus logique et cruel, dans un monde du football régi avant tout par les données financières.
Cette vision économique a en tout cas le mérite de dénuer les épaules iséroises de toute pression. Grenoble n'est pas attendu, et alors ? Et si c'était là, dans ce défi de prouver que les valeurs sportives et humaines peuvent supplanter celles des euros, que les Grenoblois puisaient leur force ? "Le fait d'avoir ce costume de petit peut être vu comme un avantage, estime pour sa part Mécha Bazdarevic, l'entraîneur isérois. Même si j'aimerais bien qu'on nous voit un peu plus grand..."

Entre confiance et méfiance
Une première journée ne dévoile que très rarement la destinée d'une équipe sur le long cours. Mais quand même, ces quatre-vingt-dix premières minutes devraient lever, partiellement, le voile sur le potentiel d'une équipe dauphinoise qui aborde ce premier déplacement l'esprit partagé entre certitudes et interrogations. "Nos matchs amicaux ont pû démontrer une qualité de jeu très intéressante, synthétise Mécha Bazdarevic, l'entraîneur du GF 38. Mais j'aurais aimé disposer de plus de temps pour travailler avec une équipe complète notamment au niveau de la récupération ou du travail défensif. Mais le recrutement tardif et les blessures ne nous l'ont pas permis. C'est donc assez difficile de se projeter."

Gillot : "Grenoble mérite sa place à ce niveau"
Seule la transposition (ou non) en championnat des bonnes dispositions alpines affichées depuis la fin du mois de juin pourrait donc permettre d'établir au plus juste la valeur du onze isérois. "Je suis dans l'ensemble rassuré par notre préparation. Mais c'est seulement la compétition qui apportera une confirmation de nos forces", relève ainsi, lucide, Bazdarevic qui sera encore plus attentif qu'à l'accoutumée sur le comportement de ses troupes ce soir.
Ce premier test officiel à l'extérieur viendra aussi titiller Grenoble sur des bases qui relèvent plus des ressources tactiques et mentales que des capitaux sportifs. Car comme l'explique le coach franco-bosniaque, "généralement ce n'est pas l'équipe qui joue le mieux qui l'emporte mais celle qui commet le moins d'erreurs".
Et pour cela, Grenoble pourra compter sur toute la malice de ses anciens, habitués des terrains de Ligue 1 et souvent revanchards, à l'image de Daniel Moreira : "J'ai pas mal galéré pendant deux ans, sans avoir le dénouement souhaité. Désormais, avec Grenoble, c'est comme repartir de zéro et prouver à tout le monde que je peux continuer à jouer dans ce championnat." C'est aussi ça Grenoble, ce mélange de jeunesse inexpérimentée, avide de sensations fortes et la sagesse des Wimbée, Batlles et consorts. Un clair obscur qui, au coeur des Alpes, laisse encore perplexe. "Grenoble mérite sa place à ce niveau", commentait Francis Gillot, l'entraîneur sochalien. Début de réponse ce soir.

par La Rédaction du DL | le 09/08/08 à 08h23