Dja Djedje se prend aux Jeux

Auteur d'une fin de saison en boulet de canon, Franck Dja Djedje, 22 ans, n'a plus de temps à perdre. Avec Grenoble et la Côte d'Ivoire, avec laquelle il espère participer aux Jeux Olympiques.
Demain, Grenoble en aura terminé avec sa cure de mise en forme à Vittel. Huit jours de travail intense ; "franchement c'est dur et il faut s'accrocher. Mais on sait que ça nous servira durant la saison." L'attaquant grenoblois, auteur de dix buts l'an passé, ne se ménage pas. Pour avoir joué "des bouts de matchs de L1" avec le PSG il y a trois ans, il sait qu'un gouffre sépare les deux divisions. "Ça va plus vite bien sûr, mais on aura nos chances. On a suivi les parcours de Metz et Strasbourg (promus en 2007, relégués en 2008) et ils doivent nous servir de contre-exemples. Il faut de l'enthousiasme, il faut se lâcher, ne pas avoir peur des adversaires. On a su le faire à l'étage inférieur, on le reproduira."
Génération dorée
Le travail, Dja Djedje l'a rajouté à son talent naturel pour parfaire un potentiel qui tardait à éclore. Champion d'Europe juniors avec la génération 86, il ne se voile pas la face : "Dans mon équipe, il y avait Yoann Gourcuff (Milan AC puis Bordeaux), Younes Kaboul (Tottenham), Abou Diaby (Arsenal)... Par rapport à eux, je suis en retard. Mais je ne m'inquiète pas. A Grenoble, j'étais venu prendre du temps de jeu il y a deux ans et retrouver la L1. Ça, c'est fait ! Mais le plus dur, ce n'est pas d'arriver au sommet, c'est d'y rester."
Un rêve avec la Côte d'Ivoire
La Ligue 1, Franck l'a donc connue par bribes, avec son club de coeur, le PSG : "C'est là bas que j'ai été formé, c'est à Paris que j'ai grandi. Le Parc des Princes, ça reste le stade qui me fait le plus envie. En plus, on a dit beaucoup de choses sur moi quand je suis parti... Alors, j'ai envie de prouver." Prouver qu'il n'est pas l'étoile filante que certains avaient vue dans le parcours de cet enfant d'Abidjan, naturalisé français et aujourd'hui, international ivoirien... "J'ai été international espoirs puis, à un moment, on m'a plus appelé. La Côte d'Ivoire, elle, a fait le forcing alors j'ai opté pour cette sélection." Une sélection qu'il retrouvera dès mercredi à Paris pour un stage préolympique d'une semaine : "On est une trentaine en lice pour 23 places. Mais j'espère vraiment aller à Pékin." Et de glisser, rêveur : "Pour un footballeur, les Jeux, ça reste quelque chose d'important."
De Vittel, Jean-Benoît VIGNY
La Rédaction du DL